L’ombre des cieux portée par le souffle du temps
Ramène dans ses écumes, le châtiment
Ne reste à la vie que les teintes orangées
La complainte des feuilles, strangulées sous mes pieds
Ne reste au ciel que les cadavres embaumés
Les ailes blanches qui tantôt m’ont renié
Ne reste aux airs que les promesses et l’oubli
Les hymnes amoureux d’un poète maudit
Ne reste plus au temps que le rêve éternel
Cortège funèbre d’une muse immortelle
Ne reste plus que le tombeau de l’aube éteinte
Dans la chaleur d’une nuit, qui pleure sa défunte
Ne reste au soleil que l’abdication des rois
Le long manteau d’hermine et le sang des combats
Reste dans mon cou l’empreinte de tes morsures
Et le pieu en mon cœur, comme ultime blessure
Ne reste en mon sein froid que les parois de verre
Abrite les passions d’un éternel hiver
Reste sur ma langue la liqueur du désir
Et le goût amer de mes crimes à venir
Reste à mes côtés le lourd fardeau de la mort
Et les sangs impurs où se noient tous les remords
Ne restent aux paysages que l’espoir d’aimer
Le parfum de l’amour, les roses égorgées
Ne reste au Malin que le désert des enfers
Ne reste à Cerbère qu’à se nourrir de vos chairs
Aux plaines du silence une ombre s’est levée
Pour venger la mort de celle qu’elle a tant aimé
Prosternez-vous devant moi
Le Prince des ténèbres.
![Le Prince des Ténèbres (poème) Ange-1144855696](https://2img.net/h/blog.doctissimo.fr/php/blog/coeursaignant/images/ange-1144855696.jpg)