Un dimanche à Cracovie.

Dans les cimetières polonais, les morts reposent sous d’épaisses croix, taillées dans le bois même des troncs, et ornées de peintures sur verre, à l’effigie du dieu qui ne les a pas sauvés. Le vent agite tendrement la parure des arbres sans troubler le sommeil de ceux qui se sont endormis sous leurs pieds. A tout jamais.
Un homme est là, dans la pénombre, encapuchonné sous une longue cape noire. Il claudique de stèle en stèle à la manière d’un vieillard. De son visage dissimulé l’on ne distingue que les joues couvertes de cicatrices, de rides asséchées, des traits qui ne sourient jamais. Il pue l’alcool.
Dans son crâne douloureux raisonnent encore les voix étranglées des montagnards polonais, dans leurs costumes de soirées. L’homme a passé la nuit dans les bars, à écouter des contes, chantés sur des mélodies accompagnées au violon et autres accordéon. Il prie.

« Arbeit macht frei ». Le travail rend libre peut on lire à l’entrée du camp d’Auschwitz, avec de grandes lettres en fer forgé.
Baraques en briques rouges aux abords des chemins de terres épuisés, par le pas ininterrompu des prisonniers, des touristes désormais. Il y’a des caniveaux en pavé pour faire chier les chats, les chiens sait on jamais. Mais ici les bêtes semblent disciplinées, sous le regard cruel et blafard des tourelles en bois construites au bout de chaque ruelle, comme si la nature voulait s’en mêler, se mêler au sang, au sang des fusillés.
Il y a des filles dans les ruelles desséchées. Elles sont belles dans ce décor meurtrier, si belles qu’on pourrait bien les sauter. Elles enroulent autour de leurs longs cous, des écharpes blanches. Elles sont ici en paix.
Plus loin, le mur des fusillés a été reconstitué, car faute de rendre vie aux fantômes des condamnés on a su faire revivre les armes, les lieux où ils ont été sauvagement assassinés. Les vestiges ainsi perpétués des meurtres ensanglantés, alimentent continuellement l’inaudible va-et-vient des fantômes du passé, le long des tristes allées qui nulle part ne mènent à la liberté. Mais le monde voit. Et le monde croit.
Revolver sur la tempe, le corps atrophié n’en réchappe jamais. Au sommet des bâtiments, les fenêtres sont tantôt rebouchées. Rien à voir. Circulez !
Clôtures électrifiées, pancartes « halt » et barbelés. Au silence des morts, se soustraient les dialectes étrangers. Le passé est terminé. Les herbes ont couvert les boues, les empreintes des déportés. Des chats noirs s’infiltrent dans les camps et les superstitieux s’en effraient. Ici, dans ces lieux si sombres, si sales, où la mort, le mal, le sang se sont écoulés.
De vieux réverbères éclairent l’impossible accès à la liberté comme si la lumière pouvait encore violer ses corps blanchis par l’humiliation, noircis par l’exploitation.
Au matin, sur la petite place, l’on rassemble les prisonniers. Les touristes quant à eux sont partis déjeuner. Circulez ! Quelques hommes sont là, la corde au cou et l’exécution peut commencer. D’autres hommes, sans visages, brises les socles de bois sous leurs pieds et les nuques se brisent sur ses pantins inanimés.
Pourtant sur les chemins, les filles entourent leurs longs cous avec des écharpes blanches. Ouais, elles sont venues en paix. Elles sont belles, il est vrai, si belles qu’on pourrait bien les sauter.
Pologne, Pologne tu cours derrière ta liberté, derrière les immenses saules pleureurs à l’entrée des camps, et par-dessus les tuiles noires des toits qui ont intercepté les cendres enfin libres des cadavres brûlés, quelque part dans la vallée.

Un peu en retrait, on a bâti une station d’épuration. Car bientôt il ne suffisait plus d’épurer les races des condamnés et il fallut aussi épurer leur merde et les plaines infectées. Aujourd’hui, les paysans polonais ne cessent de retourner les morts dans leurs tristes sépultures. Il y a des bassins d’eau pour protéger des incendies, le temps qu’il faudrait avant d’être incinéré. Qui sait si les hommes s’y reconnaissaient ? Qui sait s’y certains n’ont pas voulu s’y noyer ?
Oh ! Et puis les frottements des trains sur les rails mal assemblés étouffent le rire sadique des officiers. Complètements ivres.
On ouvre les convois, on débarque sur les quais, l’amas des chairs, l’amas des condamnés. On hurle. Et puis, lorsque les uns sont abattus, les autres violentés, que la foule se dissipe, on aperçoit au loin les barbelés et juste derrière, la liberté. C’est déjà terminé. Alors on se résigne à s’allonger aux côtés d’autres marionnettes désarticulées, à contempler son propre visage sur le cadavre des autres, puisque de toute façon tous ont les mêmes traits.
Il y’a des latrines pour recueillir la merde, le peu de bouffe qu’ils on pu ingurgiter. Ce sont de simples trous percés dans des blocs de béton. Chaque fois qu’ils s’assoient là, les prisonniers perdent un peu plus de leurs identités au fond des gouffres, au fond des cercles parfaits, il est vrai.

L’homme a cessé de prier et il quitte le cimetière désormais. Le long du chemin, d’imposantes toitures rouges surmontent les façades en bois pourris des églises qui longent les routes désertes. Des églises par centaines, aux allures de phares pour éclairer les croyants. Ne sont-ce pas les pauvres, les malheureux qui prient ?

Sur la place de Cracovie, il y’a de jolies filles. Sous leurs jupes colorées, elles nous présentent leurs longues jambes blanches jusqu’au sommet des cuisses.
De belles calèches blanches aux motifs dorés contournent les monuments du passé dans le sillage des chevaux dont le cliquetis des sabots résonne sur le pavé. Les touristes étrangers penchés vers l’extérieur, saluent comme des empereurs, et continuent de mépriser le peuple, le peuple polonais, dont on dit qu’il ne se remettra jamais.
L’homme est ici, et il continue de marcher le long des murs ternes et taggués, couverts de mots, d’insultes en polonais. Partout il y’a des bars où les touristes s’entassent après avoir parcouru le marché. Dans la longue galerie centrale, les coloris des étales ne cachent pas le regard fade des marchands. Bijoux, habits, objets en bois et traditionnels verres de vodka. Des boules à neige. Ici on vend sa peine. Le travail rend libre.
Il s’arrête devant un chanteur qui râle ses chansons d’amour avec un bel accent anglais. Celui-ci porte un ridicule bonnet mais il chante bien, il est vrai. Et rapidement les amoureux s’amassent autour de lui, derrière un vieil ivrogne qui tape des mains et frappe des pieds sur le sol pavé. La ronde des policiers, vestiges du communisme effondré, pose sur lui son regard noir et s’en va sans broncher. Lui, lève les bras au ciel, les insulte, ci tôt qu’ils eurent le dos tourné.

Au matin, sur l’herbe humide du parc, les luminaires de verre colorés continuent de brûler. Le cadavre de l’homme repose en paix. Un couteau à la main, une lame immaculée, il a la gorge tranchée. C’était un officier SS et il ne sera jamais condamné.
Dimanche matin sur Cracovie, la neige s’est mise à tomber comme si chaque fois il suffisait inlassablement de couvrir le noir sous de longs manteaux blancs.
Et le long de la Vistule, le monde se mêle aux nouveaux polonais. Ils font du roller, mangent des hamburgers. Les filles sont belles et on finira bien par les sauter. Allez…Circulez.
Merci.

Dziękuję.

Euh, traduction,......
Non sinon, bien bien Niels, ça raconte pas forcément le voyage parce que moi j'attends toujours pour les filles de Pologne,....
Fin bref ^^

Surtout que tu les verras difficilement les cuisses à l'air ! A part peut-être les bombes super bien foutues qu'on voit à la télé se pavanant au soleil, genre Doda...

Qui est Doda? Une copine à toi????

Ne pourissez pas mon topic, je répète, ne pourissez pas mon topic

A part ça, moi j'en ai vu des cuisses à l'air.

Oh et puis ça raconte pas vraiment le voyage mais c'est quand même tout ce qu'on a vu, parce que ce que j'écris par de mes photos D'ailleurs au passage je justifie le manque de transitions peut être, parce que en fait j'ai pas eu le courage de développer une histoire. M'enfin

Nan Doda Elektroda c'est une chanteuse polonaise réputée pour être chodasse...
ENFIN BON je tiens pas à pourrir le topic, mais de toutes façons Niels sait ce que j'en pense, à quoi bon ?

Bah le vlà lui, il a surement même pas lu le texte, mais il vient soutenir les filles polonaises en mini jupe. Immonde pervers!

T'as vu il détruit ton texte
J'crois qu'il est bon à rejoindre Sébastien.

Qui? Patrick?
Et, elle est bonne celle là!!!!!!!!!!

Non sinon, on a effectivement vu des filles très courtement vétues,....

Quel rebelle, ce Loulou

Ah lala.
Quel rebelle ce Loulou

Pour les vendeuses ça n'a rien de criminel.
Pour la fille du macdo t'es sur que c'est mon idée?