SamirB Grande langue mais petits doigts...
Nombre de messages : 46 Age : 32 Adresse : Wervicq (loin... très loins de Saint jude) Classe : 2ndG Date d'inscription : 29/03/2008
| Sujet: Le Sacrifice De La Reine Ven 4 Juil - 17:04 | |
| Participant activement sur différents forums, j'ai créé ce sujet dans le but de vous faire découvrir le texte le plus apprécié de la communauté Ogamienne ( qui est un jeu en ligne, d'où la nécessité d'avoir un forum..)
Sur le forum officiel français, un concours d'écriture a été réalisé et le texte ayant eu le plus de succès est celui-ci :
Ps : Si je vous le fait découvrir c'est uniquement parce qu'il m'a plu !PS : il y a un forum qui vous intéressera peut etre http://ter-aelis.newgoo.net/ | |
|
SamirB Grande langue mais petits doigts...
Nombre de messages : 46 Age : 32 Adresse : Wervicq (loin... très loins de Saint jude) Classe : 2ndG Date d'inscription : 29/03/2008
| Sujet: Re: Le Sacrifice De La Reine Lun 7 Juil - 16:01 | |
| voici l'analyse qui va avec, analyse faite par un membre du forum cité ci dessus. - Citation :
- Très sincèrement, ce texte m'a bluffé. Hormis quelques rares fautes d'orthographe je n'ai rien à reprocher au style: élégant, sobre, fluide, sensible. Cet écrit est une oeuvre pleine d'introversion, l'on te reconnaît très bien dans ces lignes, un peu comme s'il s'agissait d'une autobiographie de l'esprit. En ce qui concerne le récit en lui-même il est confus, incohérent: et cette absurdité lui donne tout son sens. Pour être tout à fait honnête, j'ai relu trois fois ton texte avant d'écrire ce commentaire, pour être sûr de t'avoir compris.
Une analyse actantielle de ton texte, c'est à dire un étude de l'énonciation (qui parle à qui ?) pourrait faire office de partiel pour un étudiant en lettres, tant la narration, ou plus largement les réseaux de communication sont fluctuantes ici. Par exemple, nous commencons avec un discours dans lequel le narrateur nous parle de l'auteur ( ce qui est déjà assez fort !), aussi l'on devine un narrateur intradiégétique (qui est dans l'histoire), un narrateur témoin de la scène; puis l'on arrive à un passage de récit dans lequel le narrateur-témoin semble être devenu un narrateur omniscient ou tout du moins interne, capable de tout nous dire du personnage principal et de son passé (la tentative de suicide, la mort de ses amis, ...); puis nous passons au présent (!), avec un récit au présent et un narrateur interne, et enfin, le narrateur qui jusqu'ici se contentait d'assister à la scène devient le personnage principal de l'histoire, comme s'il se substituait à Lesage (et c'est dans le même temps ce qui se passe dans le récit, puisque le surveillant "devient Lesage" ! L'on notera à l'occasion ce passage très significatif dans la narration du "il" au "je". On saurait difficilement faire plus complexe. Et la chose est rondement menée puisque cette alternance des point de vue, des narrateurs retranscrit on le comprend bien la schizophrénie du personnage: à la fois acteur, témoin, narrateur et écrivain. Tout se passe dans sa tête, il n'y a guère que le second surveillant intervenant à la fin de l'oeuvre qui semble avoir un semblant de réalité ( et encore, celui-ci n'a ni nom, ni personnalité, c'est un personnage vide faisant un passage éclair dans l'oeuvre, il est à peine évoqué). Ici donc, tous les rôles se mêlent et se confondent dans la plus grande incertitude. Au final on ne sait même plus qui nous parle, on ne sait plus qui écrit. J'ai cette impression un peu étrange que le véritable narrateur de cet histoire pourrait être le malade. Mais ce malade ce n'est pas Lesage, et ce n'est pas non plus le surveillant. Les deux ne sont que des aspects de sa propre personnalité. En fait, le véritable narrateur, ce serait l'esprit torturé du malade, et le malade lui-même ne pourrait contrôler ce récit. Un récit donc comme une chute libre dans les tréfonds de la folie humaine, folie bien visible dans la forme même de l'écrit, de par sa confusion et ses constantes mutations. Voilà pourquoi je trouve ce texte brillant.
Il y a d'autre points qui témoignent d'une certaine habileté de l'auteur, je ne vais pas m'y attarder faute de place. Par exemple cette caméra par laquelle le narrateur-témoin observe Lesage, qui disparaît pour laisser place à un miroir en forme de cadre grâce auquel c'est cette fois Lesage qui observe le surveillant (surveillant jadis narrateur-témoin). Ou encore ce retournement de situation, cette boucle avec le surveillant qui devient patient interné, et le patient jadis interné qui devient à son tour surveillant (en tant que reflet; et au travers du miroir, non plus de la caméra).
Le Sacrifice de la Reine demeure, à mon sens, l'une des meilleures oeuvres que j'ai consulté depuis que je suis membre de ce forum.
| |
|