Mystère moi (suite)

Comme c'est assez long et qu'à l'inverse de Sebastien, je n'ai pas de lien à proposer, j'ai ouvert un deuxième topic.
(François ça je pense pas que tu l'as lu)
Evidemment sur un forum ça donne moins envi de le lire vu la présentation, mais si ça vous interesse, vous y arriverez quand même!


L’Astre se dessine. Le visage comme bouffi par la lassitude. Un Soleil rougeaud donc, honteux sûrement d’aller lâchement se coucher bientôt, nerveux déjà de demain se lever si tôt. D’un teint sans éclat quand quelques traits encore atteignent péniblement la plaine sans pour autant l’illuminer si peu soit-il. Une plaine trop verte pour être celle qu’il domine. Un ciel trop bleu pour abriter si triste mine. Trait. Encore trop tard. Bien sur encore trop tard l’artiste. ! Si seulement tu avais pu lever les yeux de ta toile un instant et voir que le Soleil prenait congé de ton sinistre talent. Traits. Cesse un peu et regarde comme chaque brin d’herbe tel une armée de petits soldats mérite son repos dans la pénombre après avoir bombé le torse sous la clarté du jour. Trait. Raté. Non ! Non, non, ne surtout pas gommer ! Non, ne pas gommer l’artiste, jamais. Car tu pourrais abîmer ton œuvre et tu l’as bien compris. Et il se reprend, continue à tracer, dessiner, délimiter, à esquisser, colorer, s’admirer comme un Dieu mesurant la réussite de sa Création, et … trait ! Encore raté...Ce n’est pas grave l’artiste. Demain encore tu viendras planter là ton trépied, sans manquer de salir ta toile encore vierge lorsque tes mains une fois encore négligées la caresseront. Inconscient. Tu esquisseras à nouveau les traits d’un monde imparfait, pâle reflet de celui où tu es né. Imparfait lui aussi, il est vrai. Tantôt prisonnier de tes dents gâtées, tantôt laisser libre sur le papier, ton pinceau demeure insensible aux différences. Sept, s’il en faut, mais je ne m’y attarderai pas, le temps nous manque l’artiste. Sept, s’il en est c’est tout d’abord le Soleil dont tu as substitué le visage orgueilleux. Un Soleil sanguin donc, qui ne manquent pas de te rappeler chaque soir qu’il nous quitte déjà. Plus pudique qu’honteux quand il se présente sous son plus bel apparat, disséminé derrière un voile vaporeux et rosé doté d’une traîne qui parfois occupe le ciel. Deux ! Ouvre les yeux l’artiste ! Comment leur expliqueras-tu à tous ces gens, ces fainéants déjà fatigués de vivre et qui dorment, que hier le Soleil se tenait bien là puisque demain à leur réveil il n’y sera plus ? Oui tu le sais bien toi, il naît chaque jour à l’Est et meurt à l’Ouest pour naître à nouveau le lendemain dès l’aube. Mais eux ? Eux ne savent pas, ils ne savent rien. Inconscients. Et il ouvre ses yeux l’artiste ! Vraiment. L’inconscient ! Et il le voit. Dès lors, le pinceau, le trépied, tout reste là. Et déjà une ombre indiscrète le suit dans sa course éperdue. Il court. En lui, cette impression terrible de pouvoir compter chacun de ses pas, de ne pas avancer, d’être inévitablement rattraper, impuissant, puis châtié. Oui l’artiste ! Comme dans ses rêves, la mort à ses trousses, il connaît la fin, mais il lutte. Alors la voilà la vraie différence ! Celle que tu ne pouvais pas estimer. C’est toi. Toi qui dévales les courbes d’une plaine que tu as tant de fois reproduite, et presque autant de fois négligée. Le vent sur ton visage qui t’empêche délibérément de progresser, qui s’engouffre sous tes loques et gèle ta peau. Celui-là même dont tu as maintes et maintes fois négligé le pouvoir de forcer l’herbe à se prosterner. Tu ne l’oublieras plus désormais. Il n’y a pas d’étoile ce soir pour te guider, vois tu ? Non tu es bien trop occupé à fuir. Savais-tu seulement qu’elles existaient, ou étais-tu simplement comme les autres ? Non, tu sais toi. Tu sauras désormais. La terre, la boue, s’enfonce sous tes pieds et réveillent les ecchymoses anciennes. Tu trébuches l’artiste, mais ne panique pas ! Tu vas te relever, tu vas y arriver ! C’est comme ça que cela se passera, il n’en faut plus douter. Alors il repart et s’essouffle inutilement, car l’ombre elle, prend sont temps. Ce n’est pas encore l’heure et elle se meut lentement. L’herbe se prosterne sous sa masse inexistante. Enfin. Ainsi, au loin, jouent deux ombres. L’une semble s’agiter en tout sens et se vouer à la défaite. L’autre, paisible, la pourchasse sans le moindre effort apparent. Le souffle coupé, les poumons glacés, l’homme parvient à sa porte. Un habitacle austère, qui surplombe la colline. Muni d’une tour de pierre qui lui donne une allure de petit manoir et qui abrite un escalier en colimaçon dont il gravit les marches quatre à quatre. Encore seize, et il est déjà à bout de force. Douze, et la lumière de l’étage se glisse déjà sur son visage. Huit, puis quatre. Et le voici au détour d’une dernière courbe, presque ébloui cette fois par la lumière de son logis. Dans se petit atelier d’artiste désormais moyen, l’homme possède un grand nombre de toile de tailles variables, la plupart très colorées, rarement fidèles à la réalité mais souvent inspirées de ces collines qui jalonnent ce retranchement inconnu du continent asiatique. Deux mains, à la fois ternes, ridées et bariolées sous une couche de gouache, se posent sur l’établi. Un peu tremblant – car il est vrai, cette fois l’ombre de la mort l’a poursuivit jusque dans les escaliers, alimentant encore ces craintes – l’homme laisse transparaître son visage. Tout à l’heure paisible et fier, dès lors marqué par l’inquiétude, l’inconnu et la fatigue. Une longue barbe grisonnante lui confère un air de vieillard chinois comme ils sont parfois dépeints dans les bandes dessinées. Maigre et pâle, les pommettes hautes et prononcées. Déjà presque mort en sorte. Les flammes se déhanchent autour de leur mèche, toutes aussi séduisantes sur leur chandelier d’argent. Quelques canards sont postés plus bas, dans la petite marre juxtaposée à la demeure, et alimentée par une rivière qui descend en contrebas. On les entend ricaner par delà l’unique fenêtre de la pièce, et sans vitre. Mais plus pour longtemps. Une plume – une des leurs peut être, qui sait, même si l’habitude veut qu’il s’agisse d’une plume d’oie – plonge dans l’encrier et inscrit quelques mots sur un parchemin. L’écriture n’est pas des plus appliquées et l’on y ressent la peur, mais cela suffira. Le temps presse cette fois. Le papier est enroulé, puis noué. Dans sa cage dorée, le petit pigeon s’agite, il a déjà compris lui aussi et il ne se fait pas prier pour s’en extirper lorsque la trappe s’entrouvre. Et il s’envole pour la première fois dans la nuit obscure, accomplir sa mission. Cette fois ça y’est l’artiste, tout est fini. Ou presque. La voilà qui entre, invisible et silencieuse. Mais pas pour toi. Il n’y a personne et pourtant tu n’es pas seul. Tu ne la voit pas mais tu l’as sent t’approcher et t’empoigner le bras. La mort. Aucun bruit non, pourtant elle te crie de mourir. Et toi ? Toi tu obéis. Inconscient. Ton pigeon est encore visible à l’horizon et tu le suis. Mais tu n’as pas pu. Un cri. Un choc. Un effroyable cri. Comme si tout cela n’avait pas suffit. Les canards effarés t’abandonnent eux aussi et suivent au loin le cap du messager. Ils ne rient plus. Ils auront vite fait de le rattraper et alors cela sera vraiment terminé.
En effet, au cœur de la plaine, le frêle oiseau agite ses ailes dans le noir le plus profond. Toujours plus profond. Toujours. Encore. Voilà. Quelques instants plus tard, les ridicules canards parviennent au même point. Ils disparaissent.

Exact, je l'avais déjà lu. mais c'est pas grave, ça fait du bien de le relire ^^.

Là aussi, je ne peux que te présenter mes félicitations ! Respect robustesse !

Merci Florent. En fait "on" m'a mis en doute sur ce texte qui était censé être le prologue de ma 3ème tentative de livre et du coup j'ai laissé tomber. Je sais pas si ça collé à ce que je voulais faire derrière, mais en fait j'l'aime bien quand même ^^ j'aime bien parce que jtrouve qu'on peut mettre bien le ton et bien vivre l'action
Mais bon, aimer ce qu'on fait ça a un interet limité lol

Je profitais d'ne période de jachère où y avait plus personne à qui parler pour le lire enfin :p
Pas mal du tout, j'aime bien ton style. Des fois il s'entrecoupe avec certains de mes écrits dans le sens où ce sont des phrases courtes qui décrivent une action brève. Mais tu te lponges beaucoup plus dans la description, et le fait que ça soit une personne extérieure qui s'adresse au personnage sans pour autant lui parler directement je trouve ça bien travaillé.
Je veux en lire d'autre :p

Bah allez Niels, devant l'attente commune, je pense que tu es obligé...
Et si tu trouves que c'est pas bien présenté sur le forum on peut y remédier avec un lien de téléchargement

Merci Sebastien , t'es pratiquement plus enthousiaste sur mon texte que sur la question du forum
Alors mon style tu va voir parfois il diffère. Là c'est l'avant dernier poème que j'ai écris je crois, même si ça fait un moment. Normalement il est privé et réservé mais bon petite entorse aux règles. Je prend des risques parce que ça n'a rien à voir avec le reste (sauf mon dernier poème lol) et que ça peu déplaire ou ne pas intérésser, si on comprend pas!
Alors est ce que vous allez comprendre éhéh
Si vous êtes fan de Louise Attaque, sachez que j'ai écris ça en écoutant en boucle pendant un bon moment "la valse" voilà voilà.


Quelques notes, quelques pas
Qui ne laissent traces derrière moi
Mais mon esprit me suit sur la piste
Où tu danses désormais devant moi
Quelques notes, quelques pas
De cette danse rythmée
Aux battements de mon cœur
D’artichaut que l’on effeuille
Comme l’automne qui se déshabille
De cette robe bleue
Et blessures sur ma peau
De terre cuite
Par la chaleur de ton sang
Va et vient dans ma tête
Quelques notes, quelque pas
Ne t’éloigne pas trop de moi
Toujours plus longs à t’attendre
Comme ta chaire
Pourtant sans prix
Dans mes bras enlacés
Qui me nouent à ton corps
Cuivré au souffle que je perçois
Douce comme un ensorcellement
Si la vérité est trop triste
Quelques notes, quelque part
Mais surtout reviens là
Si dos au mur
De pierres précieuses
Ridicules de par leurs noms
A l’Europe-ère
Sur chacun de nos chagrins
Semés en pleine terre
Où prend racines une rose
Et du matin chante le refrain
Quelques notes, quelque part
Mais je te veux protéger
Perdu la raison
Quelques notes, quelque voix
Tu ne me regardes pas
Encore et encore
De fée et nu
T’es là ma chérie
Mais ne te moques pas
Encore et encore
Entremêlés et en sueur
Qui passe sans que cela se voie
Conduisant à la piste
Où l’on dansait tous les deux
Pourtant si belle
Est celle que j’aime à jamais
La cause de ma déraison
Bi au travers de la nuit
Gravement à ma santé
La fraîcheur de son parfum
Car il en fallait bien une
Deux trois encore et encore
Qui se font l’amour
Rire avec toi
Quelques notes, quelques pas
Tes quelques pas en moi
Quelques notes, quelques pas
Hors de moi
Et leurs émois
Hors de moi
Quelques notes, quelques pas
Quelques notes, quelque pas

NielsT a écrit:

Merci Florent. En fait "on" m'a mis en doute sur ce texte qui était censé être le prologue de ma 3ème tentative de livre et du coup j'ai laissé tomber. Je sais pas si ça collé à ce que je voulais faire derrière, mais en fait j'l'aime bien quand même ^^ j'aime bien parce que jtrouve qu'on peut mettre bien le ton et bien vivre l'action
Mais bon, aimer ce qu'on fait ça a un interet limité lol

Qui çà on?
J't'ai dit que c'était bien, mais dur à suivre.
En aucun cas c'était une critique vu que tu cherches à mener le lecteur.

Range tes dents, t'es méchante toi. T'étais pas emballée, parce que normalement tu devais m'aider pour la suite hein
na dabor

On a deux styles très differents, et pas la même façon d'aborder nos textes.
Tu peux pas nier. C'qu'on fait n'a rien à voir.
Pis laisse mes dents tranquille, toi.

Parce que tu écris aussi ? A ton tour de nous présenter un extrait !

Y'a que Niels qui voit.
Pis j'ai pas la moindre envie.
On s'connait pas, nanmého.

On est là justement pour apprendre à se connaitre ^^
Si tu t'es inscrite, c'est pour partager des choses. Néanmoins, je comprend très bien que tu ne veuilles pas partager tet textes, ce sont des choses personnelles.
On voit que t'écris pas florent.

j'suis flaté

T'as le droit

Clap. Clap clap. Si si. Clap.